Vicariance

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Selon le CNRTL la vicariance est ce "qui supplée à l'insuffisance fonctionnelle d'un organe". Cette notion est au départ biologique. La techné l'étend à l'artificiel.

Apport d'Alain Berthoz

Alain Berthoz présente dans ce nouveau livre un concept clé, la « vicariance ».

Lorsqu’un de nos sens en remplace un autre qui fait défaut (lorsque nous tâtonnons dans le noir, ou lorsque nous devons, suite à un accident, suppléer un organe défaillant), lorsque nous utilisons plusieurs stratégies pour parvenir à un même but, lorsque nous multiplions nos identités pour naviguer dans le monde virtuel d’Internet ou des jeux vidéo, nous nous en remettons à des processus vicariants mis en place au cours de l’évolution. Cette vicariance, possibilité de remplacer une fonction par une autre ou de déléguer une fonction ou une action à un avatar virtuel, est bien une stratégie essentielle qui permet à notre cerveau d’appréhender le monde extérieur et de nous y adapter en permanence.

Car tout acte créatif implique un changement de point de vue offrant une perspective nouvelle sur les choses, un décentrement que seule la vicariance est à même de provoquer. D’où son importance cruciale pour la pédagogie et l’enseignement, le management des entreprises, la psychologie et les sciences humaines et sociales, et la rééducation des troubles pathologiques du système nerveux. Mieux comprendre la vicariance, c’est remettre l’homme au centre de la scène, dans toute sa diversité, et lui restituer sa capacité d’inventer des solutions nouvelles.

Alain Berthoz, neurophysiologiste, est professeur honoraire au Collège de France et membre de l’Académie des sciences. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Le Sens du mouvement, La Décision et La Simplexité, qui ont été de très grands succès.

Notion du "Plus Machina (PM)"

L'"homme nu" s'est équipé d'habits, de moyens, de savoirs et de systèmes mécaniques aujourd'hui étendus au numérique. Tout cet équipage pour se construire et se doter de la vicariance spirituelle, artificielle et relationnelle capable de suppléer ses propres insuffisances fonctionnelles. C'est ce que je tente de considérer en tant que le "GY" ("glocal you"), l'"homo plus machina", le plus-humain post-moderne par sa vicariance artificielle.

Le prototype en est le marin, le "gubernetes" de Platon, muni de sa vicariance cybernétique, le navigateur d'aujourd'hui sur sa passerelle ou son écran, qui - muni de ses apparaux - tente de parer les challenges personnels et collectifs du monde post-moderne.