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Il existe une confusion, entretenue par le mème [1] du "status quo", concevant l'internet issu d'un souci démocratique qui serait à protéger.

Ce n'est pas le cas : c'est un système de sociétalité numérique, issu de plusieurs courants technologiques de recherches humanonumériques, où - de par l'importance prise par les équipementiers du complexe militaro-industriel US - l'architecture industrielle, de ce qui est devenu le plus grand investissement commun de l'humanité, est orientée vers un contrôle partagé des utilisateurs et une limitation de l'autonomie d'usages. Il n'y a là aucun complot, mais une résilience à la précipitation pour des hangements profonds au sein des grandes assises structurelles de la société humaine, notamment philosophiques, régaliennes, économiques et scientifiques (ce qui n'est pas rien).

La stratégie commune de cette résilience est donc dite de "status quo" :

  • car elle consiste à tenir la nomologie ancienne en l'état le plus longtemps par le plus profondément possible (protocole TCP/IP) et principes juridiques de gouvernance.
  • en raison du jeu de mots où "status quo" est typographié "statUS quo", traduisant l'importance de l'inertie techno-industrialo-politique nord-américaine (mais qui n'est que la continuation de la durabilité comportementale du régalien issu du débat constructeur de l'Etat moderne (de Machiavel à l'ONU), que la France a été la première à opposer au fait numérique par le Minitel.

Cette stratégie s'est mise en place de 1983 (1.1.1983 création de l'Internet) à mi-1986 (fin du projet des "services étendus" de l'IPSS). Elle a correspondu au démembrement progressif des relations internationales sous X.75 conduisant à l'internet actuel. Une première réduction du "status-quo" est advenue le 1.10.2016 (cf. Annonce de l'ICANN du 2016-10-01) lorsque le protectorat politique du gouvernement américain sur l'internet a été levé.

Ceci n'a toutefois pas encore conduit à un changement fondamental de la nature du réseau dont la nature profonde reste de rosaces client-serveurs, et n'a pas retrouvé la neutralité relationnelle du maillage pair à pair.

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  1. La définition que Richard Dawkins donne à son concept de mème est celle d'une « unité d'information contenue dans un cerveau, échangeable au sein d'une société ».