Cyber Mer

De EN65
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Ce site, en "en langage du buzz courant", est du "cyber pour des marins". Peut-être l'occasion de réfléchir au cyber ensemble ? Il y a les aéros, les commandos, les sous-mariniers, etc. pourquoi pas les digitos ?

Le cyberespace est devenu le 5e théâtre d'opérations du Livre Blanc. S'il est nouveau par ses "bots" (les processus informatiques autonomes), il est par ordre architectonique le premier, car il est d'abord marin.

Pour le comprendre, et peut-être en tirer parti pour la nation, il faut en revenir à son origine platonique et aristotélicienne que nous sommes en train de compléter aujourd'hui.



le paradigme de Platon


Le paradigme dit "de Platon" constate qu'il y a trois types d'hommes : les morts, les vivants et les marins. En fait le mot utilisé est celui de "kubernetes" (pilote, timonier), dont l'on a fait "gouvernail", "gouvernement" et aujourd'hui "gouvernance".
Ampère et Wiener en tireront le mot "cybernétique", c'est à dire littéralement la science du timonier, que
  • l'un voit comme la science du gouvernement
  • et l'autre comme celle de la régulation (rétroaction).
Coufignal (ex-prof de math EN) la perçoit comme la science de l'efficacité. Puis, Varela répond à la vieille objection de Leibnitz à Descartes en comprenant que c'est l'énaction qui au fors interne décide de l'action/réaction du fors externe.
Un "bot" est un processeur énactif (machine de Turing) muni du catalogue d'une bibliothèque d'algorithmes (logiciels).

Le Timonier


Le rôle du timonier de quart est double :
  • réagir en permanence à la mer pour conserver sa route, son idée : une monolectique salutaire.
  • discerner la logique du cap à suivre au vu de la carte et de l'état de la mer : syllogismique dialectique.
Dans la réalité nous savons tous que c'est au capitaine du navire de traiter la polylectique complexe des contraintes externes. C'est ce qui en fait le seul maître à bord après Dieu.

Le Pacha


Pendant des millénaires tout ceci s'est fait aux bras et de tête, au vent, à l'expérience et à l'esprit de décision (sinus x = 3 parce que j'ai trois galons).
Puis est venu la machine pour suppléer au vent puis le déjouer. Ensuite est venu l'ordinateur par faciliter des décisions aux tenants et aboutissants toujours plus lointains dont la complexité (maillage des causes et des effets) s'est toujours accrue.
La logique du tiers exclu d'Aristote doit s'accommoder du brouhaha "agorique" (la démocratie était au Bouleutérion, l'agora en était le "Cours La Fayette") des logiques d'un nombre grandissant de tiers. Des tiers que l'on ne peut pas plus exclure que la météo, les cailloux, les tours de quart, les signaux de l'amiral, la soupe, l'état de la menace aérienne, le radar et la veille sonar, l'hélico bloqué au budget, le manque de sommeil, les problèmes individuels de chacun des "vivants" de l'équipage, etc. etc.

La pensée moderne


Bienvenue dans le monde de la pensée moderne et du déploiement mécanique de son troisième niveau inférentiel que Socrate, Platon et Aristote ne pouvaient connaître, mais que depuis Démocrite, Anaximandre, etc. chacun pressentait :
  • la cybernétique de la machine pleine de l'expérience du programmeur qui répondra cybernétiquement toujours de la même façon à la même sollicitation - aucun tiers ne pouvant modifier la monolectique de son énaction interne.
  • la logique du raisonnement du "PSN/HSS" (processeur sémantique naturel, type homo sapiens, sapiens) essayant de penser à une conclusion claire en faisant abstraction des bruits tiers.
  • l'agorique des réflexions de la multitude des causes, des existants et des effets tiers que l'on ne peut exclure, même en s'essayant à en contenir la complexité par une holistique probabiliste.
C'est ce que nos Californiens appellent la "singularité technologique". Sauf qu'elle n'aboutira pas dans le futur à un "post-humain" : elle a déjà intégré la techne ubiquiste du "bot" au logos' humain, rendant notre société, son développement et sa défense "anthropobotiques". Nos discours (ex. les liens sur cette page), et donc nos pensées, en sont maintenant de "mots et de bots". Les mots nous ont le sens que nous leur donnons, les bots on les sens que d'autres (Friends or Foes ?) en donnent.

L'océan digital


Selon le "paradigme imprédicatif" (qui s'autodéfinit lui-même) hérité de Louis Pouzin (réseau) et de Benoit Mandelbrot (fractalité) - dix ans après que nous étions en Flotte (1974) :
  • "réseau des réseaux", tout est fractalement réseau de réseaux de réseaux, de réseaux, etc.
  • jusqu'à l'insécable démocritéen que nous découvrons dans le digital du qbit des processeurs quantiques et les bits des datamasses. Que votre "oui" soit "oui" et que votre "non" soit "non". A gauche _ou_ à droite vingt, il faut choisir. Le binaire de Coufignal appliqué d'abord aux conduites et au calcul des tables de tir. Le continu est discret. Le quantique renormalise l'infiniment petit.
C'est cela l'océan digital où la navigation est numérique, sous le "référent-ciel" des datamasses qui s'amoncellent poussant à une gouvernance algorithmique vulnérable aux "hacks" adverses ou manipulateurs.


Il est possible que notre expérience mentale, apprise à la mer, ne soit pas si inutile dans tout cela, même à l'époque des simulateurs (*).


(*) Une époque où nous avons appris que le cerveau continue de se développer jusqu'à une mort qui survient d'autant plus tard qu'on le fait fonctionner ! A vos droits d'auteur !